Aux termes d’un exercice comptable et financier, un de nos clients, une PME ayant pour objet social la soudure sous-marine, a vu son chiffre d’affaires lourdement chuter (20 %), et ses traditionnels bénéfices se muer en déficit. Cette situation avait de quoi inquiéter. Pourtant, à l’issue des rencontres avec ses partenaires bancaires, cette PME a réussi à obtenir le maintien des découverts autorisés, un nouveau petit prêt d’équipement, et un crédit de renforcement de fonds propres!

Vous aussi, vous pouvez décrocher les crédits dont vous avez besoin en dépit de vos mauvais comptes annuels. Pour ce faire, vous devez renoncer à des tentations qui vous desserviraient et adopter des attitudes positives. C’est le prix à payer pour de maintenir la confiance de votre banquier.

La communication des comptes

Un chef d’entreprise qui se voit remettre par son expert-comptable un arrêté de comptes annuels (états financiers de synthèse) peu satisfaisant peut avoir envie de réagir comme un enfant qui reçoit un mauvais bulletin scolaire : dissimuler le document gênant, dans l’espoir qu’on oubliera de le lui réclamer.

Funeste idée ! Une entreprise qui ne communique pas son bilan et son compte de résultat à ses banquiers dans un délai raisonnable est assurée de provoquer chez ses partenaires irritation et perte de confiance. C’est la meilleure façon de « se faire sucrer » ses concours bancaires…

En revanche, les banquiers apprécient que le chef d’entreprise prenne l’initiative de les contacter plutôt que d’attendre leur appel. En agissant de la sorte, vous marquez d’emblée des points par rapport à de nombreux autres dirigeants.

Lorsque le solde de l’exercice est un bon résultat, un patron peut tout à fait envoyer ses bilans à son chargé de compte avant le jour du rendez-vous, pour permettre à son interlocuteur de commencer à préparer son dossier.

Lorsque les comptes sont déficitaires, il faut changer d’approche : Les documents comptables et financiers ne doivent pas être dévoilés avant l’entretien en face à face avec le banquier, que l’on aura soigneusement préparé.

La dure crise qui dure…

Certes, une période de récession se traduit généralement par une baisse de la consommation. Reste que dans tous les secteurs, même les plus durement atteints, certaines sociétés  réussissent à accroître leur chiffre d’affaires et leurs résultats. Les banquiers le savent. Un dirigeant qui vient leur présenter ses comptes en entonnant le refrain « Moi, j’ai tout bien fait, c’est la faute de la crise si je suis en perte » se décrédibilise instantanément à leurs yeux. La crise ne peut être tenue pour seule responsable des piètres performances d’une entreprise.

La publication de bilans médiocres doit être l’occasion d’une remise en cause. Vous devez vous attacher à cerner vos responsabilités dans vos déboires, puis les expliquer en toute transparence à vos banquiers. Ce diagnostic doit être le plus réaliste et objectif possible. C’est pourquoi il faut que le chef d’entreprise l’établisse avec l’aide d’un conseil extérieur, qui lui évitera d’être trop indulgent envers lui-même !

Le retour hypothétique de la croissance

La première partie de votre entretien avec votre banquier s’est bien déroulée : en lui présentant vos derniers comptes, vous lui avez montré que vous aviez cerné les raisons de vos mauvais résultats passés. Ne gâchez pas tout ! Ne clamez pas que, pour l’avenir, vous êtes optimiste puisque la situation de votre entreprise va s’améliorer automatiquement avec la sortie de la crise. Vous détruiriez l’image de gestionnaire fiable que votre interlocuteur avait commencé à se faire de vous pour lui apparaître comme un rêveur inconséquent : le cauchemar de tout banquier…

Ce que vous devez faire, c’est de tenir un discours de réalisme, qui fera passer à vos banquiers deux messages qu’ils ont besoin d’entendre pour continuer à vous soutenir;

*D’abord, il faut que vous leur expliquiez les mesures que vous avez déjà prises et celles que vous allez prendre à court terme pour diminuer vos pertes.

*Ensuite, vous devez leur montrer que vous avez redéfini pour votre entreprise un projet stratégique à trois ans, qui va vous permettre de retrouver progressivement la croissance. A l’appui de vos propos, vous apporterez vos comptes de résultats prévisionnels, vos plans de financement et vos plans de trésorerie pour les trois prochains exercices.

*Dernier point : venez, accompagné de votre conseil (expert-comptable, conseil financier…). Il parle mieux que vous le langage des banquiers, et son aide sera précieuse pour transformer l’essai !

Notis©2013