Cecil Percival Taylor, pianiste hors norme, qui a refusé de suivre les sillons du jazz orthodoxe, dont il était pourtant un pur produit, est morts le jeudi 06 avril 2018 à son domicile à Brooklyn, New York (USA). Il avait 89 ans.

« Physicalité »

Cecil Taylor, c’est l’un des improvisateurs les plus originaux de tous les temps. Outre ce talent indéniable, il a écrit des compositions, dirigé des formations de toutes les dimensions et travaillé pendant des décennies, comme musicien de jazz, dans des boîtes de nuit et des festivals. Mais dès le début, le petit homme semblait avoir des objectifs beaucoup plus ambitieux que ses pairs.

C’est un esprit vigoureux qui habitait cet homme de petite corpulence. Cecil Taylor portait des vêtements de sport sur scène – comme pour dire au public qu’il lui fallait d’abord faire son entraînement physique avant le traitement de la matière sonore.

Ses prestations en studios et sur scène n’étaient pas simplement des sessions d’enregistrement et des concerts. Cette « physicalité » éblouissante était au centre de l’art « cecilienne ».

Pendant ses concerts, Cecil Taylor récitait des poèmes dont il était l’auteur, chantait, adoptait des postures paléoanthropologique… Ses mouvements autour de l’instrument étaient des performances qui faisaient aussi partie du spectacle.

Originalité

De formation classique, Cecil Taylor a valorisé la musique européenne pour ses qualités de «construction» – forme, timbre, couleur de ton – et les a intégré dans sa « méthodologie noire » (traditions orales, musique incarnée et hommage spirituel).