« Les entreprises récoltent en cachette les fruits de la reprise économique; elles doivent payer plus leurs employés qui souffrent depuis trop longtemps. » C’est le cri de cœur (et de raison) de John Cridland, Directeur général de la Confederation of British Industry (CBI), l’influent syndicat patronal britannique fondée en 1965.

Dans une chronique parue dans le Business Voice, le chef de la CBI A attaqué durement et directement les entreprises qui maintiennent « beaucoup trop de gens coincés dans le salaire minimum ». Selon lui, les entreprises ont le devoir de partager leurs profits et la prospérité économique avec leurs employés.

La reprise économique

Dans son message inhabituellement engagé, Cridland a affirmé que les hommes et femmes d’affaires doivent faire davantage pour aider ceux qui étouffent en bas de l’échelle salariale.

« La reprise est en train de  s’enraciner et à chaque fin d’exercice les chefs d’entreprise ont plus de ressort par rapport à la même période de l’année précédente. Mais ce n’est pas une raison pour qu’ils se reposent sur leurs lauriers», a-t-il souligner dans son message adressé aux dirigeants d’entreprises.

« Comme la situation financière de nombreuses entreprises commence à tourner au vert, l’un des plus grands défis auxquels feront face les entreprises sera d’assurer une croissance qui se traduise par de meilleurs salaires et plus d’opportunités pour tous leurs employés, après une compression prolongée. »

La dépréciation des salaires.

Cette intervention dans le débat sur les normes de vie dans la société fait suite à l’avertissement lancé par le principal syndicat des travailleurs, General Municipal Boilermakers (GMB),  sur la valeur réelle du salaire moyen national qui a chuté de 14 % depuis le début de la récession en 2008.

Paul Kenny, le secrétaire général du GMB, a déclaré: «Ces chiffres alarmants montrent comment les gens travaillent dur dans la souffrance. Pressés comme des citrons, ils ont du mal à payer leurs factures… »

« Après des années de baisses des salaires ayant aggravé leurs conditions de vie familiale (…) les travailleurs méritent et ont besoin d’une augmentation de salaire décent pour enrayer la baisse de leur niveau de vie».

La valorisation des actions

Selon Sarah Wilson, Directrice d’un Cabinet de Management, la politique de relance orchestrée par les autorités publiques depuis plusieurs années n’a fait que stimuler le marché de l’économie des stock-options. La hausse du cours des actions a contribué à déclencher de nombreux systèmes de primes qui ont renfloué la poche des dirigeants d’entreprise. Ainsi, la rémunération moyenne des directeurs généraux aurait augmenté annuellement de 14 % en moyenne depuis plus de cinq années.

Dans son message annuel la CBI a également mis l’accent sur les réductions d’impôts et la réforme (simplification) des formalités administratives. John Cridland n’entend pas baisser la garde. Bien au contraire. Il prévoit exercer un lobbying constant centré sur le niveau de vie du travailleur.

« Les entreprises doivent soutenir les employés à gravir les échelons de la carrière, tout en donnant un coup de main aux jeunes qui font leurs premiers pas dans le monde du travail » a insisté John Cridland.

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