Al Jarreau, né Alwyn Lopez Jarreau, le 12 mars 1940 à Milwaukee, dans le Kentucky, s’est éteint à Los Angeles, le dimanche 12 février 2017. Al Jarreau, c’est plus d’un demi-siècle de carrière, de virtuosité vocale et d’éblouissement sans frontières musicales, au service du jazz, de la soul, du funk, de la pop, mais aussi de la musique brésilienne.

Chanteur psychologue

Fils d’un pasteur adventiste qui chantait et jouait de la scie musicale, Al Jarreau débuta sa carrière à l’église, où il donna son premier « récital » en 1944. Adolescent, il fit son apprentissage vocal dans plusieurs groupes de la Nouvelle Orléans. Sur sa lancée, il chanta dans les bars de Milwaukee, avant de rencontrer Les Czimber, un pianiste de jazz qui l’encouragea à ne pas « lâcher » la Musique.

Le jeune Al Jarreau se passionna également pour la philosophie au Ripon College. Il étudia la psychologie à l’université d’Iowa, sans abandonner le chant.

Après son service militaire, il s’installa à San Francisco, où il exerça comme conseiller-psychologue à la California Division Of Rehabilitation (1964-1968). Le soir, trois fois par semaine il prestait au Half Note, en compagnie du pianiste George Duke et du contrebassiste John Heard. En 1968, débuta sa longue association avec le guitariste brésilien Julio Martinez. C’est à cette époque qu’il  commença à écrire ses propres chansons –dont Lock All The Gates et Sweet Potato Pie, qui ne quitteront pratiquement plus son répertoire.

Sauts spectaculaires

Le véritable décollage de la carrière musicale du chanteur se réalisa en 1975, lorsque, fraichement établi à Los Angeles, il reçut une proposition du Troubadour Club de Hollywood pour jouer en première d’un spectacle  du pianiste et chanteur Les McCann. C’est le triomphe. Le lendemain, Al Jarreau signa un contrat avec la compagnie de disque Warner Brother. L’année suivante sera marquée par sa grande tournée en Europe. En 1977 il sera élu meilleur chanteur par les lecteurs du très rigoureux magazine Downbeat. Ses albums suivants, « All Fly Home » ou en encore « Breakin’ Away », ont eu un succès qui dépasse le cadre restreint du Jazz.